Focus 2022
Quelles perspectives sur le marché du poivre et des épices ?
Les prix du poivre ont atteint des records en 2021, en lien avec une offre mondiale en repli, les perturbations macroéconomiques liées à la pandémie et la demande qui a explosé.
Flambée mondiale des prix du poivre
Ainsi, au Vietnam, le plus grand producteur mondial, le prix du poivre noir a poursuivi sa tendance haussière depuis février 2020, atteignant un niveau record en octobre 2021 à 4390 dollars/tonne. Comparée à une année plus normale, la référence se situe 95.1% au-dessus de son niveau d’octobre 2019.
Le Brésil et l’Inde, deux autres principaux producteurs de poivre ont eux aussi enregistré d’importantes hausses, soit plus 57.1% et 47.2% sur un an respectivement au mois de décembre. Les facteurs macroéconomiques ont notamment contribué à cette montée en flèche des prix : envolée du prix des frets en hausse de 500% sur un an depuis mars 2020, pénurie de conteneurs, flambée du prix de l’énergie et de l’emballage. Par ailleurs, la reprise économique mondiale a également tiré la demande vers le haut.
En parallèle, la production mondiale de poivre a baissé sur la campagne 2020/2021. Selon Ned Spice, elle aurait reculé de 9.1% sur un an, plombé par le repli de l’origine vietnamienne (17.6%), impactée par les mauvaises conditions climatiques.
Les stocks mondiaux ont aussi légèrement reculé de 1.51% sur un an mais sont restés au-dessus de la demande annuelle.
La France très aux achats en 2021
Sur la nouvelle campagne 2021/2022, la récolte vietnamienne devrait poursuivre sa tendance baissière (-6.5% sur un an) car les cultures ont été impactées par de fortes pluies. Toutefois, la baisse du premier producteur mondial devrait être compensée par la hausse des autres origines : + 10% pour le Brésil, +3% pour l’inde et 9.6% pour l’Indonésie. L’offre globale de poivre devrait donc légèrement progresser de 1.8% sur un an pour atteindre environ 509 000 tonnes en 2021/2022, selon les estimations de Nedspice. Les stocks devraient continuer à reculer d’environ 2% mais resteront tout de même élevée. On pourrait probablement s’attendre à des prix moins fermes, ce d’autant plus si plusieurs acheteurs ont déjà constitué leurs stocks. Ces prévisions restent toutefois suspendues à l’évolution de la pandémie à l’échelle mondiale.
Très forte hausse des prix des épices en provenance de l'Asie-Pacifique
Le secteur des épices et des plantes aromatiques connait une situation sans précédent, avec une raréfaction des matières premières et augmentation significative du coût du fret maritime. Des situations de rupture sur de nombreuses références sont à craindre pour les mois à venir selon la fédération nationale des épices, aromates et des mélanges d’épices.